Aux étudiants du studio S2-Pascal Urbain

C’est avec plaisir que j’ai reçu vos correspondances. J’espérais des esquisses. Vous m’en proposez et je vous remercie d’avoir joué le jeu, quand même ses règles vous échappent en partie.
Le croquis de recherche est un objet historiquement daté. Karim Basbous en situe l’origine à la Renaissance, en même temps que l’apparition de la pierre noire, équivalente à nos crayons gras. Sans forcément lier l’esquisse à une technique particulière, on peut constater, au quinzième siècle, un changement assez radical, entre un tracé médiéval, linéaire, géométrique et combinatoire, et un dessin nouveau, qui approche la forme par touches successives. Si l’esquisse eut un début, ou un regain, il pourrait avoir une fin, ou une éclipse. Au vint-et-unième siècle, l’informatique ravive l’intérêt pour les manipulations purement géométriques. Aussi bien, le croquis de recherche reste une pratique établie. La conception associe la plupart du temps la modélisation et le croquis. Pour longtemps  ? Qui sait  ? Tôt ou tard il vous faudra jongler entre les pratiques du moment  ; le croquis en fait partie.
Il n’est pas évident de l’enseigner, et encore moins de l’apprendre. Une fois maîtrisée, «  la mobilité gestuelle du croquis permet à la main de suivre les mouvements de l’esprit les plus fugaces, et de répondre à l’urgence d’une pensée brute qu’il s’agit de saisir au vol.  » (Basbous, 2005). Mais le débutant est confronté à deux obstacles  : d’une part, sa main plombée ne peut pas suivre la vivacité d’esprit qu’on lui suppose à bon droit  ; d’autre part, sa vivacité peut être trop abstraite pour être transcrite dans un croquis de recherche, ou trop concrète pour être transformée par le croquis. Par maladresse, la main ne suit pas l’esprit et, de façon plus sournoise, l’esprit ne se conforme pas à ce que la main peut faire. L’habileté manuelle viendra vite. Plus progressivement adviendra une sorte de surmoi intellectuel, tel que l’esprit, même divagant, se tiendra toujours entre deux eaux, celle du probable – qui contraint à l’ordinaire – et celle de l’impossible – qui ne mène à rien.
On ne connaît pas d’autre technique, pour parvenir à cet accord de la tête et de la main, qu’un pari sur l’habitude  : faire semblant d’y croire  ; y parvenir à la longue. L’explication qu’on en donne, ici comme ailleurs, vient toujours trop tôt pour être comprise sans délai  ; elle fait lentement son chemin.
Entre le croquis de recherche et la mise au net des documents graphique, il existait jusqu’à la fin du vingtième siècle une continuité qui n’a plus lieu d’être  : la mise au point sur calque.
C’est désormais un chaînon manquant  : sitôt que les croquis à main levée sont aboutis, les mises au point se font à la machine  ; il peut y avoir des allers-retours entre le crayon et la souris, des fonds de plans qui sont imprimés et retravaillés à la main avant d’être numérisés, ou des exportations d’un dessin vectoriel sur un logiciel de traitement d’image. Mais d’une façon générale, on passe très vite au «  propre  », c’est-à-dire au dessin vectoriel. L’étirement des traits, le calage des dimensions, les changements de proportions, la transformation automatique des objets répétitifs, sont beaucoup plus rapides à la machine.
Mais tant qu’on vous demande de dessiner à la main, et tant que vous n’aurez pas acquis les automatismes qui rendent le dessin vectoriel transparent à ce que vous voulez faire – aussi transparent que la conduite automobile – vous aurez intérêt à passer par une phase de mise au point où le dessin au trait, au té et à l’équerre, et le dessin à main levé, se combinent. Vous en avez déjà vu, que j’ai montré, produits par Carlo Scarpa, qui fut un maître du genre.

Frank Lloyd Wright (1867-1959), Maison Eaglefeather, Mise au point du plan, 1940.

Frank Lloyd Wright n’est pas mal non plus. Notez le quadrillage en traits légers, qui rythme le dessin et permet de scander, en multiples et en sous-multiples, les menuiseries, les marches d’escaliers, et plus libéralement les dimensions des pièces. Notez les traits de murs et de cloisons tracés à la règle, rehaussés par des hachures à main levée. Notez les croquis et les élévations qui permettent de penser la volumétrie en même temps qu’on dessine le plan. Notez, enfin qu’un mur, qu’une cloison, qu’une rampe sont figurés par 2 (deux) traits, qui informent de l’épaisseur des choses. À de jeunes apprentis qui, en règle générale, dessinent tout d’un seul trait, c’est un secret qu’il faut dire sans détour  : dans le monde réel, les matériaux ont tous une épaisseur, que les architectes signalent par 2 (deux) traits, si (et seulement si) cette épaisseur excède le millimètre, à l’échelle du dessin  ; le grand timonier Mao Zedong le disait haut et fort, «  un se divise en deux  ». À chaque changement d’échelle, deux se divise en quatre, quatre en huit, et ainsi de suite.

Frank Lloyd Wright (1867-1959), Maison Eaglefeather, Plan détaillé, 1940, superposé à la trame d’une esquisse, Pur 2020.

Après la mise au point, le plan détaillé s’ensuit. En la circonstance, le plan final est assez différent du premier. Le bâtiment s’est épaissi. Tandis que les murs de la mise en point étaient d’épaisseurs constantes, sauf aux deux extrémités, les murs du plan détaillé sont d’épaisseurs variées, qui font des niches, des recoins et des saillies. C’est un art du poché (c’est-à-dire de l’épaisseur des murs, pochés, remplis par des hachures ou une couleur unie) caractéristique des œuvres de Wright. Mais la complexité du plan détaillé est tenue par des rythmes, des trames, des régularités qui étaient celles du plan de mise au point. La phase de mise au point, de mise en ordre qui conclut l’esquisse – qu’elle fut faite à la main ou à la souris – est fondateur d’une architecture.
Affligez-vous  : vous n’y êtes pas encore  ! Mais réjouissez-vous  : le semestre n’est pas fini  !
Je vous engage, comme toujours, à vous intéresser surtout aux projets des autres  : sans affect, vous les verrez et vous les jugerez mieux que les vôtres. Les voici, classés par ordre alphabétique des prénoms.

Alice Duran

Alice Duran, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

J’ai effectué avec un groupe d’étudiant une petite enquête de terrain en faisant de petites interviews sur les habitants du Panier. Leur avis est primordial sur le projet que nous devons réaliser sur la place des Moulins. Pour une majorité le point le plus important pour eux était de garder leur tranquillité et le calme que représente ce quartier. Le quartier du panier est comme un petit village dans une grande ville qui faut conserver tel quel. Nous ne pouvons pas détruire ni détériorer ce lieu à part, qui est si exceptionnel. De ce fait un restaurant sur la place ou un café ouvert n’est pas une solution envisageable. Il faut que le projet se fonde dans la continuité des maisons pour ne pas troubler la vue.
L’art est le maître mot de ce quartier, beaucoup de petites galeries y sont installées, des petits bijoutiers… Le fait de remettre au cœur de la place l’exposition des citernes qui se trouvent en dessous est une façon de revaloriser le patrimoine culturel de cette place.
Il y a plusieurs contraintes dans ce projet, la grande hauteur des bâtiments adjacents, la faible largeur de l’emplacement et le contexte du lieu. Dans mon projet, j’ai voulu amener une architecture avec de la modernité tout en gardant l’esprit symbolique du quartier.
Le projet se compose de trois paliers avec une entrée principale du côté de la place des Moulins au niveau dit 0.00m. À l’intérieur de cet étage se dévoile une hauteur sous plafond 3.5 m avec une ambiance très lumineuse par l’ascenseur qui à tous les étages amène de la lumière par le fait de sa transparence car cette cage en verre se prolonge au-dessus du toit. L’accueil de ce musée se fait à ce palier par le biais d’une tablette et d’une hôtesse, au bout celui-ci une terrasse s’ouvre sur la rue des mouettes pour permettre une petite pause autour d’un café. En entrant par l’entrée principal on découvre à droite un escalier qui nous permet de descendre vers le niveau intermédiaire entre le niveau d’accueil et le niveau du musée qui est en dessous. Ce niveau intermédiaire dispose d’une toilette et d’un petit salon d’attente. Il s’arrête plus tôt que le niveau supérieur pour aérer l’étage le plus bas du fait que la hauteur sous plafond est peu élevée. La descente se poursuit vers l’accès du musée (-4.50 m) permettant la mise en place d’une sortie de secours vers la rue des mouettes et un basin avec végétation murale en bas de l’ascenseur. J’imagine que tout au long de ce cheminement des artistes locaux (du paniers) pourront exposer leurs œuvres.

Commentaire

Vous êtes assez à l’aise en dessin libre, mais avez encore de gros progrès à faire en dessin réglé. Dans l’ensemble, votre travail est bien mené et le projet est très sérieusement décrit.

Alice Scharffe

Alice Scharffe, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Le projet s’ancre sur la place des Moulins dans le quartier du Panier. Il s’agit d’un dédale d’escaliers descendant vers la rue des Muettes et offrant un accès aux citernes situées sous la place. Les escaliers sont scindés en quatre volées. La première volée part d’une passerelle qui prolonge la place des moulins dans le vide, le long du mur  : cette passerelle rejoint l’ascenseur placé du côté de la rue. Après avoir descendu la première volée, on trouve un palier qui nous invite à tourner à gauche pour descendre le même nombre de marches, contre le mur de la place des moulins. Puis on arrive sur un second palier, et on tourne une fois encore à gauche, pour rencontrer une troisième volée de marches, plus longue, qui fait face à l’ascenseur en verre. Après un ultime palier et un quart de tour à gauche, il ne reste que trois marches pour arriver au niveau du sol de la rue des Muettes. Si l’on prend à droite, on se dirige vers la rue ; en prenant à gauche, on trouve une billetterie ouverte avec un comptoir. Des rangements sous la plus longue volée de marches, et un WC sous la première volée, la plus haute. Ce projet propose un ensemble hétérogène d’escaliers de plusieurs longueurs de marches, des tournants, des paliers différents. L’expérience est faite pour attirer la curiosité, provoquer la confusion, avec une impression d’enfermement mais aussi de transparence avec les garde-corps et l’ascenseur entièrement vitrés. Les escaliers sont pour certains visibles, et deviennent soudain invisibles selon l’endroit où l’on se trouve. La longue passerelle donnant accès à l’ascenseur offre une vue sur la billetterie, vue de haut, et la rue. Les escaliers sont à limon central. Ils se présentent sous forme de boites creuses obliques dont la face supérieure et l’intérieur de la face inférieure sont les marches. Elles permettent d’apporter une certaine légèreté à l’ensemble et d’interpeller l’usager par leur originalité. Ce projet veut proposer un réel parcours au visiteur, tout en conservant l’ambiance historique du quartier du Panier avec ses rues tournantes et ses nombreux escaliers, mais en la modernisant. Le Panier étant le plus vieux quartier de Marseille, construit à l’origine sur trois collines, les escaliers font partie intégrante du paysage architectural, tout comme les ruelles ramassées et étroites, avec de grandes pentes raides. Le quartier accueillant des ateliers d’artistes et devenant de plus en plus touristique, le projet se nourrit de cet esprit artistique et moderne.

Commentaire

Votre projet est bien décrit. Vous n’avez pas choisi la simplicité. En d’autres circonstances, vos esquisses suffiraient pour rendre compte de la vraisemblance du projet. Mais dans le cadre très contraint de la parcelle, cette vraisemblance ne peut être vérifiée que par des dessins au centimètre près. Des dessins de recherches à la règle seraient nécessaires.

Candice Joly

Candice Joly, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

À travers quelques esquisses, j’ai vu mon projet se concrétiser et prendre vie, et plus je travaillais dessus et le dessinais, plus je voulais en rajouter, modifier, déformer… Je réalise seulement maintenant que construire un vrai projet prend du temps, de l’envie, et bien plus que 3 coups de crayons. J’ai voulu créer un axe, une ligne droite menant de la porte à l’ascenseur, en passant par l’accueil puis par les escaliers. Il s’agit d’un bâtiment tout en béton à l’exception d’une grande fenêtre de verre et de métal située en face de l’entrée qui éclaire toute la pièce. Les escaliers sont simples, en béton également. Je n’avais jamais réalisé que le cinéma pouvait jouer un rôle dans la conception de mon projet et être source d’inspiration, comme les escaliers (fig. 1) dans le film Labyrinthe -1986. J’ai utilisé la longueur de la pièce, et construit dans la continuité de celle-ci. Les escaliers longent les murs ; pour se rendre aux ascenseurs on suit la passerelle et on se rend compte depuis le balcon de la longueur. J’ai souhaité ne pas aménager le rez-de-chaussée, l’accueil des Citernes, et le laisser tel quel. Seul le chemin qui mène à celles-ci est aménagé mais malgré cela, reste simple. 
Les esquisses montrent le développement du projet et comment avec le temps, j’ai pu «  ranger et classer  » mes idées comme indiqué dans «  Illusion des Plans – Le Corbusier  ». Aussi, faire tous ces dessins m’a permis d’affiner ma pensée et de voir si les éléments que j’ajoutais s’accordaient au projet. C’est grâce aux esquisses que j’ai pu parfaitement visualiser mon projet et que je parviens à le décrire exactement comme je l’imagine. 
J’ai beaucoup appris de ce projet mais également des textes que j’ai eu l’occasion de lire. Le plus marquant reste «  La Lettre de Pline le Jeune à Gallus  » puisqu’elle montre l’importance des mots dans le projet architectural, je n’en avais pas pris conscience. Grâce à ces-derniers, il parvient à me faire rêver de cette villa, de «  ses vents d’Afrique et de son eau pure abondante.  »

Commentaire

L’exercice, bien mené et bien décrit, manque encore de précision.

Chloé Prinzivalli

Chloé Prinzivalli, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Ce projet nous a permis de réfléchir sur l’aménagement d’une parcelle étroite.
J’ai choisi de travailler dans un premier temps, sur des petits croquis les uns à côtés des autres, avec une même vue selon plusieurs références.
J’avais d’abord eu la volonté de travailler sur une rampe, unique, (inspirée du Guggenheim de Frank Lloyd Wright), sans escaliers ni ascenseur, permettant aux Personnes à Mobilité Réduite d’accéder à l’étage intermédiaire ainsi qu’aux citernes. Après études des règlementations nécessaires au déplacement confortable en fauteuil roulant, je me suis rendu compte que sur un espace aussi étroit, cela serait impossible.
J’ai, dans un second temps, travaillé sur la base d’un rectangle de 3,5 cm x 10 cm (E :1/100) pour ne pas prendre mes aises, et dépasser de cette forme longue et étroite assez complexe.
J’ai choisi de développer deux idées qui me correspondent et me paraissent intéressantes.
Le travail du flou a été intéressant, c’est un travail inhabituel, mais il m’a permis de découvrir certaines possibilités auxquelles je n’avais pas pensé.
J’ai choisi dans les deux cas, de placer la banque d’accueil à l’entrée, selon moi, un accueil ailleurs qu’à l’entrée ne permettrait pas d’accueillir les visiteurs. Il permet ici de donner le billet d’entrée, et de conseiller pour la suite de la visite.
J’ai réfléchi à la construction autour d’un arbre. L’arbre devient donc le point de départ du projet. Pour la page 1 (à gauche), il s’agit d’un grand arbre, traversant les étages. Pour la seconde page, l’arbre est plus petit, il ne dépasse pas la hauteur sous plafond du rez-de-chaussée.
Page 1 (à gauche) – L’entrée se fait place des moulins, après arrêt à la banque d’accueil, il faut traverser la pièce pour accéder à l’ascenseur et aux escaliers. Au bout de la pièce, un petit balcon donne à voir sur la rue Salvarelli, et sur l’arbre, au-dessous.
L’entrée dans les citernes se fait par un petit porche. Un grand porche permet la sortie. Lorsque l’on monte la rue Salavrelli et que l’on est face à ce grand porche, il y a une impression de perspective accentuée par la différence entre le grand porche et le plus petit au fond de la pièce. L’escaliers est contre l’ascenseur.
Page 2 – Après avoir traversé la banque d’accueil, se trouvant place des moulins, une toiture en bambou permet de laisser passer la lumière tout en protégeant du soleil et de la pluie. Il y a encore une fois un effet de perspective. Un fois la pièce traversée pour accéder à l’escalier au fond, le visiteur arrive sur une terrasse qui donne à voir sur la rue.
L’étage intermédiaire est une copie de l’étage du dessus, décalé d’environ un mètre. Il permet le décalage de la terrasse. Le visiteur peut toujours regarder la vue en ayant le ciel au-dessus de sa tête. Il faut contourner l’arbre pour accéder à la sortie.

Commentaire

Vous ne devez pas beaucoup aimer les arbres, ou bien mal les connaître, pour les martyriser comme vous le faites. Sachez, pour la suite de vos études, qu’un arbre n’est pas une plante d’appartement, et que ceux qui ont construit autour des arbres l’ont fait avec d’extrêmes précautions. Votre texte est clair, bien que son style laisse à désirer. Mais ces broutilles seront pardonnées, rachetées par la vigueur et la générosité de vos croquis.

Clément Dodero

Clément Dodero, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Pour ce projet je suis passé par plusieurs axe de réflexions, dans un premier temps j’ai voulu créer un couloir en amassant les équipements tel que l’ascenseur, les escaliers et les pièces de services d’un seul côté. Néanmoins, j’ai préféré ensuite repousser l’escalier et de l’aligner avec le mur du fond. Ceci permet de mieux retranscrire l’idée que cherche à faire ressortir de ce projet.
En effet le but est de créer la sensation de «  descendre jusqu’au cœur de la ville  » et cette sensation, est selon moi, plus facilement crée lorsque l’on descend un escalier court avec de nombreux palier et qui crée une sensation de descente en spirale sans avoir d’escalier en colimaçon.
Ensuite l’essentiel du projet se base sur cette idée de descente. J’ai cherché à retranscrire par le décor cette aventure dans les tréfonds de Marseille et sa citerne. Pour cela, au fur et à mesure de la descente, le visiteur est confronté à des environnements liés à l’eau et à la citerne qu’il aperçoit et qui lui sont inaccessible. Le premier est composé de tuyaux qui sont les canalisations qui apportent l’eau de la citerne vers les habitations. Puis on voit une imitation d’un canal des égouts de Marseille et enfin on retrouve une petite représentation de la citerne, comme une mise en bouche avant de la voir en vrai et de pouvoir y pénétrer. Pour tenter de recréer ces décors je me suis inspiré d’images de la citerne ainsi que des égouts de Marseille comme celle plus bas.
Le projet en lui-même se consiste en étages dont trois sont inaccessible au public. L’entrée se situe au cinquième tandis que le passage vers la citerne se trouve au premier. Au cinquième se trouve un accueil avec un guichet pour les entrés, des sanitaires et quelques équipements pour les employés l’ascenseur ainsi que les escaliers. Du quatrième au deuxième étage, on va trouver donc les espaces servant de décors. Et enfin au premier on va trouver l’entrée de la citerne ainsi que des sanitaires pour les visiteurs.

Commentaire

Malheureusement la compréhension de vos cinq étages excède mes capacités. Les coupes de m’aident pas en l’absence d’indication sur le niveau de la place et celui de la rue. Ce projet doit être amendé et complété.

Dorine Hémery

Dorine Hémery, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Je vous adresse ce mail avec mes recherches à travers quelques croquis.
J’ai tout d’abord réalisé des plans sous forme de croquis, Nommés A, B, C, D, E et F. J’ai expérimenté dans cet espace étroit, différents agencements, en déplaçant l’ascenseur, modelant différentes formes d’escaliers, un escalier qui soit une pièce maîtresse de ce projet. J’en ai déduit les trajets réalisables en passant par l’escalier et l’ascenseur.
J’ai ensuite développé mes premiers croquis qui me paressaient les plus pertinents.
Mon premier essai (A) est simple, il correspond à deux escaliers superposés. Les visiteurs entrent au niveau 2 de la Place des Moulins, ils ont ensuite le choix de passer par un escalier ou un ascenseur en traversant l’espace central de la parcelle. Ils font une escale à l’étage du dessous pour passer par la banque d’accueil avant d’arriver à l’entrée de la citerne. Concernant la personne travaillant dans cet accueil, elle dispose d’une salle de repos au niveau du rez-de-chaussée. Concernant les façades, j’ai souhaité tirer le potentiel du site en créant une unité de façade.
Je me suis intéressée à un tout autre croquis (E) construit autour d’un arbre. J’ai imaginé l’espace dans lequel ils arrivent comme un espace ouvert à l’extérieur. Les visiteurs entrent également par la place des Moulins mais ici face à un arbre. Ainsi ils parcourent un escalier enveloppant cet arbre en passant par un palier qui lui offre une vue sur la rue Michel Salvarelli. Ils doivent une fois de plus contourner l’arbre pour accéder à la banque d’accueil puis accéder à la citerne.
J’ai développé mon sixième croquis (F) sur le principe d’un double escalier. Les visiteurs entrent une énième fois dans la continuité de la place de Moulins et se retrouvent face un à ce double escalier avec une passerelle qui mène à un ascenseur et à une terrasse qui donne à voir la rue Michel Salvarelli. Il y a dans cet espace un jeu de grandeur, avec une hauteur par rapport à la rue ainsi qu’à la hauteur sous plafond. Ce jeu semble réduire l’aspect étroit de la parcelle. Cet effet disparait lorsque les visiteurs arrivent au niveau du rez-de-chaussée puisqu’il n’y a plus ni vue, ni hauteur sous plafond, ni double escalier. Cette descente met progressivement les visiteurs dans une ambiance sous-terraine qui donne accès aux citernes.
Mes intentions dans ce projet étaient évidemment de répondre au cahier des charges que vous nous avez proposé mais j’ai aussi cherché à créer un parcours fluide dans mes croquis qui puisse amener une certaine ambiance dans ce projet d’accès aux citernes de la place des Moulins. 
Bien à vous.

Commentaire

Je ne suis pas certain de partager vos goûts architecturaux, et je vous engagerais tôt ou tard à les faire évoluer. Mais l’exercice est mené avec une générosité réjouissante, et une certaine efficacité. L’arbre planté au cœur de la maison fut très heureusement abandonné…

Eileen Le Bourvellec

Eileen Le Bourvellec, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Chaque projet d’aménagement est unique, et singulier faisant de celui-ci une œuvre à part entière. Suite aux esquisses de la semaine précédente je suis donc partie d’un plan que vous m’aviez demandé de revoir. J’ai retiré certaines cloisons, et cela a permis de sublimer et de mettre en évidence le vide. C’est ce que j’ai essayé de faire sur un grand nombre de mes croquis. Nous sommes (en haut à gauche) sur un parcours, avec des passerelles qui, comme au musée Hergé en Belgique, traversent l’espace, nous amenant à contourner puis à descendre à l’aide d’escaliers. Au rez-de chaussée, un mur nous fait face nous obligeant à nous retourner vers l’entrée des citernes.
(En haut à droite) j’ai continué à décliner les esquisses ci-dessus, et je suis arrivée sur un espace comme celui-ci, présenté en haut à droite, avec toujours cette grande passerelle qui nous oblige à traverser la pièce dans toute sa longueur. Ce pont étroit amène les visiteurs à l’emprunter et à prêter attention au chemin par lequel ils passent (réf  : La passerelle du jardin de l’arquebuse à Dijon, traversant le parc empruntant un chemin spécifique). Puis, des escaliers qui, comme dans le cas précédent, nous amènent au niveau le plus bas. Contrairement à la première esquisse, le vide n’est réellement visible qu’arrivé sous la passerelle d’entrée.
(En bas à gauche) sur cette esquisse, il y a toujours cette idée de parcours et de passerelles. Cependant, contrairement aux deux esquisses précédentes, j’ai retiré l’ascenseur qui se situait au centre, accentuant ce «  vide »et permettant, par exemple, aux personnes à mobilité réduite de profiter de ce parcours grâce à une rampe serpentant le long des murs de la pièce comme l’a imaginé Rudy Ricciotti avec le Mucem.
(En bas à droite), cette dernière série d’esquisses est un peu différente puisqu’elle n’est pas reliée avec les autres, hormis cette «  présence  » du vide (oui un peu contradictoire). Ici, j’ai également voulu m’intéresser à l’agencement de la façade extérieure, avec cet escalier qui nous amène à une terrasse surplombant l’esplanade des Moulins, qui pourrait être perçue comme la continuité de la place. Pour ce qui est de l’intérieur, j’ai opté pour un agencement épuré et fonctionnel se rapprochant de la conception de Franck Lloyd Wright, à savoir que «  la simplicité, c’est l’harmonie parfaite entre le beau, l’utile et le juste.  »

Commentaire

Les deux partis du haut sont excellents. Le premier à gauche, surtout, est illustré d’un trait alerte par deux perspectives intéressantes. Vous auriez pu vous en tenir là, sans tenir compte de l’avis d’un enseignant bigleux, et passer plus de temps pour une mise au point qui nous manque.
La dernière série esquisse (en bas à droite) est étrange. Un escalier extérieur serait une bonne idée (sauf l’arbre sans racine que vous plantez sur la plateforme). Mais comment le raccordez-vous aux plans joints et à la perspective intérieure.

Farouk Mohamed

Farouk Mohamed, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Concernant mes intentions pour le projet étant donné que la parcelle est assez étroite j’ai souhaitais faire un passage par un patio qui pourrait être une façon de faire un passage accueillant en passant par la rue des Muettes qui pourrait se longer par un passage se présentant comme un hall dans laquelle se présente l’ascenseur vitré facilitant l’accès aux personnes à mobilité réduite et de plus en permettant une visite sans passer forcément par l’accueil, ce qui se présente comme une visite gratuite sans aucun passage par la citerne qui nécessite un accueil ou une billetterie. Le choix des escaliers fait seulement en long qui offre beaucoup plus de sécurité sans contremarches facilitant l’accès aux personnes qui ne prennent pas l’ascenseur comme les enfants tout en étant confortable. En plus, des escaliers sans contremarches cela permet de jouer avec la luminosité avec le RDC étant donné que la lumière tape sur les marchent et forme des rayons lumineux au RDC. Concernant le R+1, j’ai décidé d’y installer le sanitaire et les équipements qui sont assez en retrait en n’encombrant pas le RDC car on a déjà la présence d’un grand accueil avant la citerne qui fait aussi billetterie. Pour le deuxième étage, il y a la présence d’une grande terrasse permettant aux personnes de se réunir autour d’une grande table, mon intention pour la terrasse est de donner une vue sur la rue des Muettes mais surtout pour se rendre compte de la hauteur du bâtiment car lors du passage par l’escalier on ne se rend pas compte car il est fermé.

Commentaire

Vous avez un trait vigoureux et expressif, mais vous le mettez au service d’un parti problématique, qui ne respecte ni les dimensions de la parcelle, ni les codes de représentation en vigueur. En sorte qu’il était très difficile de comprendre et d’évaluer votre projet. Trois plans transmis tardivement (en bas à gauche) clarifient votre projet.

Jeanne Maurel

Jeanne Maurel, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Vu de l’extérieur, le pavillon attire de par sa forte luminosité. On ne distingue aucune différence de lumière entre la place et le premier étage grâce au puits de lumière qu’offre le patio.
Une fois à l’intérieur, on s’aperçoit qu’il est conçu pour que le visiteur soit mis le plus à l’aise possible.
Les deux passerelles cassent la hauteur et aident le visiteur dans sa descente. Il a le temps de s’acclimater et ne ressent pas une impression de vide ou de verticalité trop forte. Elles aident également la distribution des différents étages en créant des espaces de circulations où l’on peut aisément se tenir à plusieurs, se croiser, interagir, sans pour autant que l’on soit gêné.
Au bout de ces passerelles, les vitres offrent la lumière de la rue, bien que moins forte que celle venant du ciel, ainsi qu’une vue imprenable sur la rue, un angle surprenant dont on n’a pas l’habitude. C’est à ce moment que l’on prend réellement conscience de la hauteur qui nous sépare du sol. Ce point de vue pourrait également tenter les plus pressés de prendre l’ascenseur qui se trouve sur leur gauche.
Ce choix se fait au détriment des escaliers qui offrent une descente plus lente pendant laquelle on peut s’acclimater et se plonger progressivement dans l’ambiance de l’exposition. La lumière omniprésente, offre un confort visuel créant ainsi un jeu de lumière s’assombrissant au fur et à mesure de la descente ; comme a dit le Corbusier dans l’illusion des plans  : «  Les éléments architecturaux sont la lumière et l’ombre, le mur et l’espace  ».
De plus, l’ossature légère et l’absence de mur qui permettent de voir la structure dans son ensemble, couplés aux jeux de lumière créent une ambiance de libre circulation, de liberté pour le visiteur.
Les plantes grimpantes jouent également un rôle majeur. Elles cachent un peu plus la lumière du ciel à chaque étage et sont là pour s’opposer à la minéralité des citernes. Elles plongent le visiteur dans une ambiance calme et paisible, propice à l’appréciation artistique en opposition avec la pierre de la ville. De plus elles créent un lien entre la rue et la place, entre la terre et le ciel.
Les passerelles suspendues dans l’air offrent un moment de répit, coupé du monde extérieur, le visiteur s’offre un moment à lui, où il oublie le reste, l’omni stimulation de notre société, sans bruits parasites ni flashs lumineux intempestifs. Il se retrouve ainsi simplement avec la lumière du ciel, les plantes, l’air libre et là alors, suspendu en l’air sur cette passerelle, il est comme suspendu dans le temps. Tout s’arrête le laissant profiter des œuvres de la salle d’exposition.
Cette salle se trouve au premier étage pour obliger même les adeptes de l’ascenseur à s’y arrêter. C’est la lumière dans le dos que l’on se plonge dans l’exposition, le visiteur rentre dans un environnement plus sombre, favorisant l’introspection et la réflexion. Une fois la descente finie, le visiteur se retrouve dans la partie la plus sombre du pavillon, la plus renfermée. Cette ambiance rappelant les citernes permet d’acclimater le visiteur à son entrée dans l’ultime salle, celle où sont entreposées les citernes. Mentalement préparé, le visiteur peut alors s’aventurer dans l’espace dédié aux citernes.
Une fois son immersion terminée, le visiteur retourne progressivement dans l’intensité lumineuse qu’il avait quittée et sort petit à petit de son excursion mentale et psychique grâce aux vitres lui faisant face, permettant ainsi un retour progressif et délicat dans la réalité, laissant un agréable souvenir à celui qui se prête au jeu.

Commentaire

Par le texte et le dessin, vous racontez une bien belle histoire. Est-elle crédible  ? Sans aucun doute, avec des plantes en plastique, à moins qu’il ne s’agisse de mousses et de fougères. Une coupe détaillée permettrait de vous suivre.

Léo-Pol Raud

Léo-Pol Raud, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Parmi les différentes propositions que je vous ai soumises la semaine dernière, je me suis orienté vers le plan avec en son centre l’ascenseur et à son extrémité l’escalier en double-volet. Le premier dessin, celui de la première façade qui donne sur la Place des Moulins est une grande ouverture permettant d’éclairer l’accueil d’une lumière naturelle. Une avancée de la toiture encadre l’entrée et abrite avant d’entrer, ce qu’on peut distinguer très légèrement sur la coupe latérale.
L’autre façade donnant sur la Rue des Mouettes est également en verre ce qui donne le dessin de l’escalier sur la rue. Le verre s’accompagne d’un «  shoji  » pour permettre une intimité, mais surtout pour diminuer l’intensité lumineuse progressivement pendant la descente. En effet, descendre à la citerne équivaut à descendre dans un autre univers sous terre, dans un espace caché, silencieux et sans lumière donnant de la profondeur à la colonnade. L’escalier symbolise cet enfoncement dans la terre.
Cette idée de traitement de la lumière se retrouve dans les trois coupes colorées. De la lumière au premier niveau qui est stoppée au niveau inférieur par les «  shoji  » et l’escalier.
Le plan du niveau inférieur comporte en son centre l’ascenseur qui délimite deux espaces. Un premier qui, au pied de l’escalier contient encore le faible éclat de la lumière transmit par les
«  shoji  ». Contourner l’ascenseur nous plonge un peu plus dans l’ombre, donnant sur un deuxième espace, sorte d’antichambre du réservoir. Seul le petit passage menant au réservoir laisserait passer une faible lueur. Le but étant d’atténuer la rupture entre deux univers si différents. Le passage entre la vieille ville et le sous-sol est fait par un fondu enchainé pour amener le visiteur à l’obscurité et au silence.
Sur la coupe latérale, les poutres en biais permettent de faire rentrer des raies de lumières préparant à la répétition des poteaux du réservoir.
A la suite de la première page d’esquisses vient une seconde page de croquis où s’entremêle beaucoup plus confusion, désordre et exploration permettant d’entrer dans l’intimité du projet mais au risque de s’y perdre…
J’ai exploré l’ombre dans ces dessins d’exploration en prenant appui sur le livre Éloge de l’ombre de Junichiro Tanizaki. Il évoque la profondeur et la spiritualité qu’apporte l’ombre dans l’expérience de la matière et du monde en général.
Je vous ai également joint une analyse du texte L’illusion des plans du Corbusier. En ce qui concerne le texte de Pline le Jeune, il m’a paru très intéressant sur le point de l’évasion par l’imagination, une invitation au voyage au travers d’une Architecture perdue dans le temps.
En espérant que ce mail vous parvienne bien… Cordialement.

Commentaire

J’ai pris le parti d’un fond uniforme, beige et texturé, pour tous les travaux  ; il en améliore certains, mais ne rend pas justice à la qualité de vos croquis et de vos traits fins, qui mérite le fond blanc que vous aviez choisi. Mais un parti est un parti – je tiens le mien. Vous avez manifestement de bonnes dispositions, de belles références, et une certaine expérience. Mais la toiture de votre coupe longitudinale me laisse dubitatif.

L’illusion des plans, Le Corbusier


Léo-Pol Raud

L’illusion des plans du Corbusier dépoussière une vision insufflée par l’école des Beaux- Arts qui aboutit à une Architecture corrompue, vaniteuse et qui tend à la confusion voire même la transgression. Par ce biais, le Corbusier développe sa vision d’une Architecture essentielle. La première page dévoile sa vision de l’architecture qu’il développe par la suite  : «  le plan procède du dedans au dehors  », «  les éléments architecturaux  » et leur «  ordonnancement  », ainsi que «  l’accessibilité  » de l’Architecture à l’Homme. Après avoir posé ces bases, il montrera que lorsque l’architecture ne prend pas en compte ces facteurs, l’illusion des plans est inévitable. Le Corbusier commence par donner la notion du plan  : concentration d’idées et d’intentions pour projeter. D’où sa comparaison à celui d’un «  plan de guerre  », qui précède le tumulte des volumes pour en arriver à «  l’Architecture  ». Ce plan est, comme nous l’avons vu, centré de l’intérieur vers l’extérieur. Sa comparaison avec une bulle de savon est très évocatrice  : l’extérieur est le résultat du souffle de l’intérieur. Cette bulle de savon est illustrée au travers de la Mosquée Verte. Il s’agit d’un parcours ascensionnel. On débute par un petit espace qui dévoile le volume d’un second, très lumineux, pour arriver à la pénombre. C’est ce parcours de l’intérieur qui contraint l’extérieur. Notre architecte franco-suisse, en évoquant les éléments architecturaux que sont le mur vertical et le mur horizontal crée l’ambiance en reflétant ou non de la lumière. Les murs et leur évidement rendent «  gai, serein ou triste  ». L’ordonnancement de ces éléments forment des axes. L’axe détermine le parcours de l’homme par le but qu’il donne à atteindre. En calquant l’Architecture à la vie d’un Homme, le Corbusier veut des axes, des buts et leurs hiérarchies  : «  la classification des intentions  ». L’axe n’est pas forcément une ligne droite mais plutôt l’intention reçue et décryptée par l’œil. «  L’œil voit loin et, objectif imperturbable, voit tout, même au-delà des intentions et des volontés  ». Le Corbusier nous dira plus loin pour la Maison du Poète Tragique  : «  l’axe lie des volumes capitaux et nettement écrits et différenciés les uns des autres  » Ces axes dévoilent leur environnement, ce que nous montre Le Corbusier avec la Villa Adriana et son affinité pour le paysage romain, entre autres exemples. Ce lien avec le lieu est important car l’Homme perçoit l’architecture par «  son œil à 1m70  » dans son perpétuel mouvement.
La critique du Corbusier est dirigée vers cette Architecture qui ne prend pas en compte son environnement ou encore qui ne prend pas en compte le corps de l’Homme en elle. D’où le titre L’Illusion des plans qui met en évidence cette illusion générée par une architecture pensée uniquement au travers de ses plans, oubliant le corps de l’Homme qui marche, qui la traverse, qui la regarde ou ne la regarde pas. «  Il ne faut pas oublier quand on trace un plan que c’est l’œil humain qui en constate les effets  ». Un tracé en forme d’étoile comme celui de la ville de Karlsruhe est l’exemple d’une architecture réalisée pour de beaux plans en laissant de côté la viabilité de l’espace.

Commentaire

Vous êtes le seul à produire l’analyse du texte que le soumettait à votre attention. Je vous en félicite d’autant plus volontiers que vous avez visiblement bien lu et bien compris l’article de Le Corbusier. Il vous manque encore ce que l’enseignement supérieur prescrit, une certaine distance critique. Cet article célèbre, qui nous conduit fort bien en première lecture, n’est pas aussi construit et cohérent qu’il nous semble d’abord. Il y a d’étranges césures entre les parties, et un conflit récurent entre une approche pittoresque, subjective (le regard à 1m70, la vue de trois-quarts sur le Parthénon, etc.) et une approche objective («  le cube d’aspect et le cube réel sont instantanément jaugés  »). Vous avez cinq ans et une vie pour apprendre à débusquer les failles de la pensée.

Lilou Kreisberger

Lilou Kreisberger, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Pour l’argumentation d’idée, j’ai tout d’abord commencé par faire des petits dessins de plan en proportion, divisées par trois, tout en insérant l’ascenseur et les escaliers. L’ascenseur de 630 kg et les escaliers de 90 cm de large. Après quelques petites expérimentations j’avais trouvé un plan qui me convenait suffisamment pour en développer l’idée, et mon mot-clé pour tout le reste du développement a été «  l’horizontalité  ».
Pourquoi l’horizontalité  ? Parce que je trouve qu’il est important lorsqu’on s’insère dans un quartier de ne pas le dénaturer, en l’occurrence le quartier du panier est le plus vieux quartier de Marseille. Un quartier très traditionnel et qui est en marche du respect de l’architecture locale. Je ne voulais pas totalement transgresser ce paysage et l’ambiance qu’il dégage. Puis comme nous sommes sur des maisons plutôt étroites et hautes  : j’ai voulu vraiment insister sur la dimension de l’horizontalité et garder cette notion pour la développer à ma manière dans le projet.
On retrouve aussi l’horizontalité dans la façade. Puisque j’avais imaginé une fenêtre plus haute que large sur quasiment toute la hauteur du bâtiment et qui ne coupait pas entre les deux étages c’est-à-dire que l’on voyait le plancher du premier étage. Tout cela pour exprimer une continuité entre le rez-de-chaussée et l’étage, qui accentue cette horizontalité sur toute la façade du bâtiment.
Toujours dans la multiplication et le jeu des fenêtres, j’ai pensé à plusieurs façades, des compositions différentes avec des fenêtres plus ou moins cadrées. Et certaines qui montrent plus ou moins l’intérieur et/ou l’extérieur. Avec des tailles et des formes différentes selon une superposition particulière de celles-ci.
Au niveau de la composition j’ai pris appui sur mes positions et je suis restée sur un pavillon plein et fermé. En délimitant l’entrée du musée et l’accès à la place des Moulins. C’est alors la même démarche, c’est-à-dire comme nous sommes dans un quartier très traditionnel je ne voulais pas faire quelque chose d’ouvert, de complètement moderne pour cet espace.
De plus, sur toutes les différentes esquisses, l’utilisation d’un toit en pente est à mon sens la plus judicieuse. D’une part pour l’évacuation de l’eau des intempéries. D’autres part pour s’intégrer encore une fois pleinement dans un paysage très traditionnel et aux valeurs architecturales locales.
Pour le développement de mon premier plan, j’ai décidé étant donné qu’on intégrait un ascenseur ayant la capacité de pouvoir déplacer une personne à mobilité réduite. D’incorporer également dans ce plan, des toilettes aux mesures et aux dispositions pour une personne à mobilité réduite.
Dans la suite des expérimentations j’ai déplacé l’escalier et l’ascenseur maintes et maintes fois pour trouver le meilleur agencement possible. Je pense que la création d’espace suffisant et agréable est une notion des plus importantes en architecture. J’ai particulièrement aimé les croquis d’expérimentation ou l’ascenseur se trouve au milieu de la parcelle du pavillon est où l’escalier tourne autour en montant avec la multiplication de volées. On peut alors imaginez probablement une cage d’ascenseur en verre, totalement transparente. L’utilisateur et le visiteur aurait donc une vue intégrale et je pense que c’est quelque chose de plutôt attractif et divertissant pour lui.
Une idée qui m’est venue à la suite, c’est une façade potentiellement en lames de tôle plutôt fines. Donc on ne serait pas forcément sur un pavillon totalement fermé mais plutôt ajouré. Ces lames de tôle seraient entrelacées pour former un tressage. Soit un clin d’œil plus qu’explicite au quartier du Panier.
Toujours dans l’expérimentation du plan, à travers les esquisses, c’est une recherche de parcours finalement, que l’on entreprend aussi. Un parcours qui va être exercé par le visiteur, la personne qui traverse ce pavillon. Une personne qui peut être d’ici ou d’ailleurs. C’est offrir un espace de contemplation pour magnifier les citernes de la place des Moulins. Mais aussi pour donner accès aux personnes à mobilité réduite, qui n’auront plus besoin de faire tout le tour de la place pour y accéder.
Pour finir le dernier projet développé est un projet dans lequel l’ascenseur donne des deux côtés du pavillon. C’est-à-dire au premier étage à l’intérieur de l’espace et l’autre porte donne directement sur l’extérieur. Cet agencement offre la possibilité de mettre un escalier à plusieurs volées. En conclusion, ils prendront moins de place. Et donc cela permet d’avoir un espace plus conséquent et plus proportionnel à l’étage.
Les espaces qui se créent à partir de cet aménagement sont, pour moi, des espaces consacrés à une potentielle exposition. Une exposition de photographies ou œuvres portants sur les citernes. Qu’elles soient représentatives de la situation d’avant ou alors du futur. On pourrait alors émettre l’hypothèse d’un possible réaménagement des citernes. Un réaménagement qui permettrait une nouvelle utilisation de ce lieu historique et emblématique de la place des Moulins.
Nous pouvons passer aux analyses de textes et recherches effectuées. Tout d’abord, suite à l’analyse du texte que vous nous avez demandé de lire et d’étudier. J’ai compris l’importance qu’avait la perception de l’architecte sur son projet et toute la passion qu’il donne à trouver le meilleur de ce qu’il peut produire.
Également, je me suis renseignée sur les citernes de la place des Moulins. Et donc il y a l’article intitulé «  La Place des Moulins dans le Panier et ses secret souterrains  » écrit par Agathe Perrier le 18 novembre 2016 et paru dans le magazine Made in Marseille. Cet article nous permet de savoir que la présence des moulins à vent sur la place date du quinzième siècle et qu’il y en avait 15 d’après les gravures. Aujourd’hui, il n’en reste que 3. Les citernes se trouve aussi à 35 m au-dessus du niveau de la mer. Et ont une capacité de 12 000 m3 fragmenté par 160 piliers en pierres provenant de Cassis. Ces piliers qui font 5 m de haut chacun.
Je pense qu’il est aussi important de mettre l’habitant de cette place au centre du projet. C’est-à-dire qu’il ne faut pas imposer aux citoyens un changement trop radical. C’est dire que le jour des relevés géométriques, un passant, qui promené son chien et probablement un citoyen des maisons qui entourent la place, est venu me demander ce que nous étions en train de faire. Et après lui avoir expliqué toute la démarche et l’idée du projet qui était en train de se mettre en place, cet homme m’a demandé avec une certaine joie s’il pourrait avoir l’accès à la maquette du site. Je pense l’envie de voir sa maison en miniature, incorporée au tissu urbain. Il en obtiendrait alors une nouvelle perception de son lieu de vie.

Commentaire

Le projet est bien mené, mais mériterait d’être mieux conclut, par un plan plus détaillé et une coupe digne de ce nom. La présentation écrite pourrait ne rien perdre de son intérêt en étant plus courte.

Lisa Rusterholtz

Un premier exercice a été effectué dans le cadre de ce projet, qui était de créer des croquis flous, très peu précis, et qui ne représentent pas grand-chose. C’est alors qu’est née ma première planche de croquis. Ces derniers ont pris petit à petit une forme de vague, et comme je l’expliquais dans ma première lettre, je m’en suis beaucoup inspirée pour la suite. Mais n’allons pas trop vite. Il s’agit ensuite de s’informer. C’est pourquoi, à la suite de cette planche de «  recherches  », il fallait se documenter. Une première lecture a été primordiale  : celle de La villa Laurentine de Pline le Jeune. Il nous apprend à décrire de manière analytique l’espace qui nous entoure, tout en appréciant sa beauté. S’en suivi les nombreuses esquisses que vous proposiez, autant de Alvaro Siza que de Carlo Scarpa. On comprend alors que nos planches de croquis sont à revoir. Il faut créer des planches pleines, avec des trais fin pour les recherches, des trais épais pour les choses plus sûres. C’est alors qu’émerge ma seconde planche de croquis. Un mélange de coupes, de plans, qui veulent tout et rien dire. Pour finir, la catégorie de «  l’esthétique du projet  » entre en jeu. Il s’agit maintenant de donner vie aux croquis, de prouver que toutes ces recherches marchent. C’est pourquoi ma dernière planche de croquis est née. Il s’agit de fournir des schémas à échelle réelle (ici 1  : 100) pour montrer que le projet fonctionne, pour appuyer nos propos. Je vais alors pouvoir vous expliquer en quoi consiste le projet  : Nous sommes sur la place des Moulins, au plein cœur du panier à Marseille. Nous nous plaçons dans la ruelle entre cette place des moulins et la rue des Muettes (indiquée par une flèche jaune sur le plan). Il s’agit d’une ruelle entourée de deux bâtiments, espacés de 3 mètres 50 et qui a une profondeur de 11 mètres. Il y a une différence de niveau de 4 mètres 50 entre la place des Moulins et rue des Muettes. Il y a une carrière à visiter au niveau de la rue des Muettes, c’est pourquoi le projet ici est de créer une billetterie au niveau de la place, pour permettre à toute personne voulant visiter cette carrière de rentrer depuis la place, et donc ensuite de créer un escalier pour descendre vers la carrière. Nous rajouterons à ce projet un espace vestiaire pour entreposer les affaires des visiteurs, ainsi qu’un ascenseur pour les handicapés, des sanitaires publics et enfin un espace pour l’employé possédant un espace cuisine. Dans ce projet, il a été question de créer deux espaces bien distincts, pour les visiteurs et pour l’employé. C’est pourquoi, en faisant référence à la troisième planche de croquis, le premier étage qui est au niveau de la place des moulins possède la billetterie à l’entrée, avec le vestiaire intégré pour faciliter l’employé lors du rangement, ainsi que l’ascenseur directement, pour faciliter cette fois l’entrée aux handicapés, qu’ils n’aient pas à traverser les 11 mètres, et enfin les sanitaires. D’après le deuxième plan, on voit que ces trois espaces sont placés sous des escaliers. En effet, il s’agit d’un gain de place énorme, et de garder un espace élégant en même temps, en cachant ces blocs très peu harmonieux. En référence au 2èmeétage, il s’agit de la partie cuisine pour l’employé, il y aura accès grâce à un escalier. Enfin, au rez-de-chaussée, c’est-à-dire au niveau de la carrière, nous avons simplement l’entrée, par les escaliers ou l’ascenseur, ainsi que la sortie de secours qui se fera par la rue des Muettes. Il s’agit dans ce projet de créer une harmonie entre les deux escaliers, sans pour autant casser le charme de l’endroit, ni trop encombrer. Les coupes à l’échelle permettent de se rendre mieux compte de ce que cela donnerait en réalité.

Commentaire

Vos croquis de recherche sont de grande qualité. Il y manquait seulement une coupe sérieuse, pour conclure sérieusement un travail de recherche. Agacé, je l’ai dessinée, avec l’idée d’en faire d’autres pour chaque projet qui en manquait. Le temps passé sur la première m’en a découragé.

Martin Jaans

Martin Jaans, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Habitant Marseille depuis ma naissance, je considère cette ville comme l’endroit où la paresse est la plus agréable. Le quartier du panier suit pour moi cette idée, moins bruyant, moins fréquenté, et surtout moins dynamique que le centre-ville  : une fois en haut de cette colline l’envie qui prépose sur celle de redescendre, est celle de s’arrêter pour rêver et souffler un coup.
Ensuite, parce que Marseille n’est, ni née de la folie de riches propriétaires de pétrole, ni un tas de ciment posé sur une île artificielle, j’ai délaissé toutes fantaisies visant à transformer cette paisible place en œuvre digne de Zaha Hadid (également car j’en étais dans l’incapacité). Pour faire plaisir aux habitants de ce hameau (et par paresse) je me suis replongé dans mes plus beaux souvenirs de jeune marseillais en essayant de limiter cette ville à quelques détails utiles à mon projet. Sont alors ressorties quelques idées, le soleil, l’odeur des murs en pierre des cages d’escaliers de Castellane ou de Baille, la couleur rouge des carreaux hexagones en terre cuite, ainsi que les terrasses fleuries des quelques chanceux habitant le dernier étage d’immeubles en centre-ville.
De ces souvenirs est né mon projet, deux étages de terrasses fleuries destinées à l’activité des personnes censées  : la paresse. Depuis la rue la partie gauche la prolongation du mur de l’immeuble mitoyen fond la parcelle dans la rue et créer à l’aide d’un comptoir en pierre froide, un accueil, ou un bistrot, en fonction de l’heure, de la chaleur, et des personnes. Toujours au rez-de-chaussée, caché de la rue par des plantes grasses, un banc en pierre, ou bien un canapé en cuir  : de quoi se reposer, s’assoir, ou bien attendre que sa femme ait fini de lire les quinze revues que l’accueil a eu le malheur de disposer gratuitement. Au fond, centré, un escalier, à droite de celui-ci, l’ascenseur, et à gauche, un long couloir menant aux toilettes et donnant accès au-dessous de la place. Si l’ascenseur est aussi ressemblant et inintéressant que ceux des immeubles de Luminy, les escaliers eux, méritent bien plus d’attention, similaires à 80 % de ceux des immeubles de centre-ville. Ils sont encore plus fondus dans le décor, qu’ils sont pénibles à utiliser. Dans le couloir, le mur est creusé dans le but de servir d’installation à l’exposition d’arts. Pour peu que l’on s’aventure à monter les escaliers, on débouche sur une plateforme donnant accès  : à une pièce servant de cuisine aux personnes travaillant sur les lieux ; aux escaliers débouchant sur le deuxième étage  ; ou à une terrasse carrée donnant sur la rue, et l’étage du dessous. D’ici, on peut poser l’œil sur une mosaïque grecque de la villa Kerylos devant une fontaine, au soleil. L’étage du dessus est similaire par l’idée mais pas par la forme, le long du mur, une terrasse tout en long surplombe les deux étages et permet de voir à la fois le rez-de-chaussée comme le premier étage. Il donne également un accès à la place aussi grand que possible, rien ne ferme la parcelle, pour la rendre la plus accessible et la plus accueillante possible. Ma planche enfin, retrace toute mon avancée, de mes premières esquisses à la concrétisation de mon projet, avec des coupes et plans mais aussi des croquis expliquant l’éclairage ou bien la fréquentation possible du lieu.

Commentaire

Malgré des coupes un peu maigres, il s’agit d’un travail sérieusement réglé et dimensionné. La faible définition de vos fichiers, et le nombre de plans à regrouper sur une seule planche, ne lui pas justice.

Marion Panciatici

Marion Panciatici, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Commentaire

Vous aurez, ces prochains mois, à fournir un travail important pour maitriser les outils de représentation de l’architecture.

Maxime Grégoire

Maxime Grégoire, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Le Panier, quartier préindustriel de Marseille Place des Moulins  : présence de bassins de rétention d’eau sous la place aujourd’hui fermés au public Projet  : création d’un musée permettant de visiter les citernes de la place des Moulins Références  :
 composition de façade d’un trois-fenêtres marseillais  ;
 façades préindustrielles du site.
Caractéristiques du site  :
 Maisons de type préindustriel en pierre de taille, présence ponctuelle d’une marche faisant office de seuil sous la porte, toiture en tuiles, présence d’une corniche en tête de chaque façade, façades dans les tons ocres La place n’est pas de forme régulière (ce n’est pas un rectangle), elle est un plateau autour duquel les rues descendent, forte présence de mistral par temps venteux.
 La parcelle d’implantation représente une maison manquante de la place des Moulins, elle chevauche la place des Moulins avec la rue des muettes descendante avec une différence de 4,5 m de hauteur entre le niveau de la rue et celui de la place.
 En face de la parcelle, une rue piétonne descendant en escaliers, cette rue est couverte de graffitis assez bien réalisés, grâce à la maison manquante, cette rue est baignée de lumière.
Premières idées  :
 créer la maison «  manquante  »
 «  maison-escaliers  » faisant le lien entre la place des moulins et l’escalier face à la parcelle d’implantation
 s’inspirer des maisons du site pour réaliser un projet qui s’intègre dans le site plutôt que de s’imposer dans celui-ci (utiliser de la pierre, employer des éléments des autres façades)
 ne pas enlever l’effet de lumière dans la rue escalier
 créer quelque chose permettant de dynamiser le quartier
 casser un trois-fenêtres en deux en faisant coulisser chacune des parties l’une sur l’autre ascenseur centré en verre (laisse passer lumière et vue) autour duquel, l’escalier forme une spirale
 fonctionnement en demi-étages
 terrasse surplombant les toitures du quartier isoler la pièce réservée au personnel (au sommet)

Commentaire

Malgré un style épistolaire aride, il s’agit d’un projet sérieux. On peut regretter qu’il n’ait pas été rectifié depuis la semaine dernière.

Morgann Schlegel

Morgann Schlegel, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Ce texte descriptif de mes esquisses, ce texte qui donnera un sens à mon tracé, mes pensées, mes traits fins gommés, raturés, exagérés.
Mon tracé qui au début, très léger, à la limite de l’invisible, de mes pensées partielles qui découvrais ce projet, rempli de questions et de stress, renfermer comme ce confinement, c’est pensé qui malgré d’être enfermer se sont efforcer de s’ouvrir au monde et de continuer à se développer, tranquillement paisiblement, une tasse de café à mon bureau, quelques gouttes renverser, de larme, de thé, de café.
Il est très difficile de travailler malgré toute la bonne volonté quand le monde de dehors est à l’arrêt tandis que vous, petite graine naissante devez continuer à avoir la culture de l’homme du monde et cette rage de ma jeunesse d’apprendre de gommer, de retracer, au trait fin ou au trait épais, de raturer.
Et d’un coup pris par la motivation Eurêka les idées fusèrent, pourquoi pas mettre cet ascenseur ici  ? Par-là  ? Est-ce qu’elle/il aura assez de place pour tourner, circuler, se déplacer  ? Est-ce que si un incendie ce produit, les escaliers sont assez larges  ? Le passage, est-il aux normes  ? Toutes ces questions qui tourbillonnent pour donner des esquisses un peu pressées pour ne pas oublier mes idées.
Le projet était de réhabiliter un édifice situé sous la place des moulins dans le quartier du Panier, au nord du vieux port. Nous devions faire un rectangle de 3.5 m x 11 m, y rajouter deux escaliers et un ascenseur PMR (Personne à Mobilité Réduite) avec 3 axes de recherche donné, une entrée, une grande salle et un long couloir ou entre-deux.

Commentaire

Vous décrivez fort bien la situation singulière où nous sommes, ses inquiétudes, son absurdité peut-être, en sorte que votre orthographe et votre syntaxe sont, assez bizarrement, parfaitement adaptées aux circonstances. Ici  ? Par-là  ? Vos questions montrent aussi bien l’état de confusion relative dans lequel un projet nous plonge provisoirement – même en temps normal, si tant est qu’existe un temps normal. Le parallèle que vous faites inspire la confiance  : vous aurez le temps, ces prochains mois, de maîtriser les outils de la représentation architecturale.

Sara-Lou Pons

Sara-Lou Pons, Entrée des citernes de la place des Moulins, ENSA-Marseille, S2 2020/04/02.

Ce projet a pour but d’aménager une parcelle qui est très étroite ce qui nous oblige à adapter notre travail. Je me suis rendu compte que lors de mes premières esquisses je n’avais pas assez pris en compte ce facteur de taille, ce qui fait que mon projet ne rentrait pas dans l’emprise de la parcelle. Mais il est plutôt difficile de visualiser un lieu avec des mesures de la sorte et de choisir les mesures acceptables. A moins de pouvoir se déplacer dans l’environnement en question, or avec les conditions dans lesquels nous nous trouvons cela était impossible. J’ai donc eu du mal à retranscrire mes idées dans les bonnes proportions. Mais j’ai décidé de garder plus ou moins ma première idée en l’ajustant évidemment. Le texte que vous nous aviez proposé́ sur «  La Laurentine  » m’avait beaucoup plu et j’avais trouvé très intéressant l’intérêt que l’auteur portait à l’environnement qui l’entourait, autant, voire même plus que pour la villa elle-même. Je pense que ce texte me permet de me rendre compte qu’en architecture il n’y a pas seulement l’intérieur d’un bâtiment qui est important, il faut aussi évaluer le potentiel que nous pouvons tirer de l’existant, et c’est pour cela que l’architecte décide d’implanter sa production à un endroit précis. C’est pour cette raison que j’ai décidé non pas de créer un étage entre la rue et la place mais tout simplement de prolonger la place, en créant donc la salle de détente de la parcelle, qui devient une extension de la place des Moulins. De plus, cela permet d’avoir une plus grande hauteur sous plafond au rez-de-chaussée qui amené une certaine verticalité́ qui pourrait rappeler pourquoi pas la longueur de la parcelle. Cet étage permet un gain de place considérable car il n’y a besoin d’un seul escalier sous lequel j’ai décidé́ de placer l’accueil et la petite cuisine du personnel (les toilettes se trouvant en haut dans la salle de détente). Les différentes esquisses que vous nous avez suggéré de regarder m’ont également inspiré même si j’ai du mal à être dans un «  flou  » qui reste tout de même précis et qui retranscrit le projet. Le fait de placer la salle de détente dans la continuité de la place des Moulins, au même niveau, permet de créer un parcours et surtout amené de la fluidité́ dans celui-ci car le mouvement n’est pas directement stoppé. Le but principal étant d’essayer de garder le plus de place possible tout en intégrant tous les éléments du cahier des charges (ascenseur compris).

Commentaire

Je ne suis pas certain d’avoir compris le projet, très insuffisamment représenté. J’ai tenté de le dessiner en plan et en coupe. Il n’est pas idiot de prolonger la place, ne rien construire au rez-de-chaussée, sauf la saillie de l’ascenseur, ouvert directement sur la place, avec un panneau indicateur. On se demande si l’escalier est dès-lors nécessaire. En tout cas il est impossible de ne pas le fermer, et rien n’indique qu’il le soit dans vos dessins  ; il n’y a pas de limite entre dedans et dehors  ; quand il pleut dehors, il pleut forcément dans le bâtiment. Par ailleurs, tant qu’à prolonger la place, les sanitaires sont très mal placés. Vous aurez, ces prochains mois, à travailler beaucoup pour maîtriser la représentation architecturale.

À vous lire.