Joanny Rave, Noces de Protis et Gyptis, 1874.

On raconte que peu après la destruction de Smyrne par Alyatte, des marins venus de Phocée accostèrent dans une anse du royaume des Ségobriges, avec lesquels ils voulaient faire commerce. Hôte de leur roi Nannus, un capitaine des Grecs, Protis, fut choisi par la princesse Gyptis pour qu’il devienne son époux, parmi tous les prétendants dépités. Nulle part il n’est précisé où cet heureux mariage fut consommé. Comme il n’était pas question qu’un grec puisse succéder à un Ligure, l’un et l’autre de traditions patrilinéaires, il est exclu que ce fut à l’Oppidum royal, encore moins au domicile de Protis, qui venait de poser son bagage sur la grève, mais plus vraisemblablement dans une villa princière proche du Lacydon, où les Grecs fondèrent Massalia.
Ainsi aurait été enfanté le fils de Protis à la Capanna[1] de Gyptis.

Après 1820 (mais avant 1830) le même mot, ou presque, est utilisé au même endroit pour désigner de petites villégiatures qui seraient à l’image de la première. On veut ici percer ce mystère, montrer pourquoi les Marseillais devaient entretenir la confusion, et comment elle perdure, auréolée de nostalgie.

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[1] Bas-latin, d’origine probablement préromane ou illyrienne, devenu cabana en langues d’oc.